Les Impertinences
Impertinence 1
CONCERNANT LE MYTHE
DU LIBRE ARBITRE
Est-il vrai que nous soyons responsables des actes que nous posons, des émotions que nous éprouvons, des idées que nous croyons être les nôtres ?
Même s’il est vrai que nous avons beaucoup plus de choix que ce que nous le croyons, nous ne sommes pas de ceux qui pensons que tout est possible.
Notre matérialité, notre environnement familial, social, économique, culturel, exercent nombres de « contraintes » sur notre psychisme auxquelles nous ne pouvons nous soustraire.
Le postulat culturel et psychologique énoncé par JP Sartre stipule :
« L'important n'est pas ce qu’on fait de nous, mais que nous faisons nous- même de ce qu’on a fait de nous ». (Saint Genet, comédien et martyr 1952).
Qui y a t-il de plus intriqué qu’une mère et sont enfant à naitre ? Deux psychismes distincts en interaction permanente pendant 9 mois, et toute la petite enfance ! La dépendance perdure en théorie jusqu’à l’âge adulte.
Ainsi, ce n’est pas tant la décision prise par l’enfant qui fige une attitude. C’est l’état psychique - l’intention et l’émotion - de la personne ayant « autorité », couplé à la réaction émotionnelle de l’enfant dépendant qui crée un système unique qui devient fixation (Psy1 + Psy 2 = psy p+e).
La question est de connaitre les conditions dans lesquelles il est possible à l’enfant de s’extraire de l’intrication d’avec sa mère, son père et autres personnes significatives.
Plus exactement, le « caretaker », est en position d’autorité sur une personne dépendante. Il exerce une « emprise » nécessaire pour « tenir » l’enfant, lui donner un cadre et le soutenir dans sa croissance.
Mais l’humain étant ce qu’il est, le cadre et le soutien sont trop souvent « contaminés » de souffrances, de préjugés, de carences, de limites inadéquates ou de pathologies plus ou moins handicapantes.
Ainsi, ce qui tient la relation c’est la « force » exercée par le parent « tenant » à son enfant qui est à priori, et par nature supérieure à celle de l’enfant. C’est donc au champ psychique exerçant « l’autorité » qu’appartient la « décision » de « lâcher » ce control inadéquate. La question est de savoir comment !
L’approche POEM propose à la fois une conception du traitement de l’intrication et surtout une procédure d’intervention qui a fait ses preuves.
Impertinence 2
À PROPOS DE LA RESTAURATION
DES LIENS CORPS ESPRIT
Est-il vrai qu’en trouvant le pourquoi, le sens de notre conflit intérieur, nous pouvons trouver à la solution de notre problème ?
NOUS SAVONS QUE LE PSYCHISME AFFECTE LE CORPS
TOUT COMME LE CORPS AFFECTE LE PSYCHISME,
MAIS NOUS NE SAVONS PAS VRAIMENT COMMENT !
La grande carence conceptuelle de notre métier c’est de ne pas avoir de conception unifiée de la relation corps/esprit.
Si nous « traitons » le psychisme sans tenir compte de la réalité des liens qu’il entretient avec la biologie et l’environnement, notre travail tient alors plus du vœu pieux, que d’une démarche véritablement logique et cohérente.
En travaillant sur le psychisme, le psychothérapeute espère améliorer la santé ; et en travaillant sur le corps, le médecin espère améliorer le moral. Même si la médecine et l’expérience du « psy » ont apporté un réel soulagement à de nombreux patients, il reste que cet espoir tient tout de même plus du « tâtonnement » et de l’expérience que d’une démarche scientifique bien établie. Dans la pratique, on observe que la médecine traite les dysfonctionnements organiques du "corps" sans prendre en compte concrètement la réalité des mécanismes de défenses psychologiques ; tout comme les psychothérapeutes visent le traitement des dysfonctionnements psychiques et émotionnels, sans faire référence aux fonctions biologiques fondamentales sous-jacentes. La difficulté pour le psychothérapeute est qu’il n’a pas à sa disposition de cartographie « concrète » du psychisme. Le chirurgien bénéficie de connaissances anatomiques concrètes alors que le « psy » n’avait jusqu’alors qu’une notion métaphorique des structures psychiques. Ce décalage conceptuel rend notre compréhension des liens « CORPS- ESPRIT » scientifiquement impossible. Le psychothérapeute est confronté à une difficulté théorique de taille : Le monde matériel de la biologie et le monde immatériel qu’est le psychisme ne sont pas de même nature. La métrique du monde matériel que nous connaissons est inopérante dans le monde immatériel qu’est le psychisme. Par voie de conséquence, ce manque de continuité conceptuelle « CORPS-ESPRIT » rend le traitement psychothérapeutique pour une grande part aléatoire. Pour trouver la jonction conceptuelle et concrète de ces deux approches (biologique et psychologique), il a fallu : 1. Abandonner les axiomes servant d’étayage à l’une ou l’autre de ces 2 approches, « comme si l’autre n’existait pas ». 2. S’extraire de la perspective « psy » classique, en associant la biologie et la physique quantique, à l’approche psycho dynamique traditionnelle. 3. Identifier les dénominateurs communs au corps et à l’esprit pour comprendre comment le corps et l’esprit œuvrent de concert et comment intervenir pour les réunifier. À partir de nouveaux axiomes, il a été possible d’envisager un modèle formel de la structure et du fonctionnement psychique avec les interventions psycho thérapeutiques qui en découlent.
Impertinence 3
À PROPOS DE LA
NEUTRALITÉ DU « PSY »
Les techniques traditionnelles de la psychanalyse et thérapies d’orientation psychanalytique revisitées
Si la théorie psychanalytique porte en elle une réelle richesse conceptuelle novatrice au début du siècle dernier, les résultats obtenus grâce à la psychanalyse sont fréquemment longs à obtenir.
Il n’est pas rare d’être en psychanalyse pendant 5, 10 ans ou plus, alors que la mise en place d’un problème s’opère dans la petite enfance, et ne prend que peu de temps comparativement.
On peut se demander alors pourquoi une cure analytique est si longue, alors qu’un adulte a beaucoup plus de ressources qu’un enfant.
Est ce la nature des pathologie traitées qui de toute façon nécessite du temps pour aboutir à un résultat tangible ? Est ce la théorie de la cure qui n’est pas suffisamment, élaborée ? Peut être est- ce l’ensemble des techniques utilisées qui n’ont pas l’effet escompté ?
En tout état de cause, le tableau ci dessous n’est pas une comparaison de la psychanalyse avec d’autres approches thérapeutiques. C’est simplement un questionnement sans complaisance sur l’inadéquation apparente entre les postulats du traitement analytique et les inconvénients des techniques utilisées.
Il est néanmoins évident que de nombreux psychanalystes et psychothérapeutes à orientation psychanalytique ont le bons sens, la rigueur et l’humanité nécessaire à l’exercice de ce métier.
Je vous propose ce tableau et vous invite à me faire part de vos commentaires, corrections, appréciations et propositions.
Merci d’avance
Techniques |
Avantages |
Inconvénients |
Le divan capricieux |
Favorise l’introspection sans être détourné par l’interaction avec le « psy » |
Installe le patient dans l’immobilisme physique et psychique |
L’omnipotence du pourquoi |
Invite à la compréhension, à la recherche de sens |
C’est la recherche sans fin |
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Le « psy » n’encombre pas, ne « contamine » pas le patient avec ses propres idées ou affects |
La neutralité est illusoire. Chaque « psy » génère de l’affectif, et communique quelque chose au patient |
L’interaction limitée |
Invite le client à l’introspection et à l’autonomie |
La reconstruction psychique se fait à partir de projections et non d’une interaction engagée |
La distance silencieuse |
Invite le client à sortir de la dépendance affective |
Génère la solitude et le désinvestissement |
Le silence distant |
Invite le client à sa propre pensée |
Génère l’errance, l’anxiété et les projections |
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Compte tenu de tous ces avantages, |
Compte tenu de tous ces inconvénients, on ne voit pas vraiment comment la guérison pourrait être au RV |